L’importance de la vaccination chez le chiot et le chien : un enjeu majeur de santé publique
- Johanna Parment
- 24 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars
La vaccination est un élément essentiel de la protection sanitaire des chiens. Elle permet non seulement de protéger l’animal contre des maladies graves, parfois mortelles, mais aussi de limiter la propagation de ces maladies au sein de la population canine. Comme chez l’enfant, le recul de la vaccination entraîne la résurgence de maladies que l’on croyait maîtrisées, mettant en danger non seulement les chiens non vaccinés, mais aussi ceux dont l’immunité pourrait être insuffisante.
Pourquoi vacciner son chiot et son chien ?
Lorsqu’un chiot naît, il bénéficie des anticorps maternels transmis par le colostrum (le premier lait de la mère). Cependant, cette protection est temporaire et décroît progressivement entre la 6e et la 12e semaine de vie. Durant cette période critique, le chiot est particulièrement vulnérable aux infections. La vaccination prend alors le relais pour stimuler son propre système immunitaire et lui offrir une protection durable.
Chez le chien adulte, les rappels sont essentiels pour entretenir cette immunité et éviter que les maladies ne réapparaissent. Un chien dont les rappels ne sont pas faits à temps peut redevenir vulnérable, ce qui augmente les risques de transmission et de contamination collective.
Les principales maladies contre lesquelles on vaccine
La vaccination canine cible plusieurs maladies graves, souvent mortelles ou très invalidantes :
1. La maladie de Carré (C)
• Maladie virale extrêmement contagieuse, affectant plusieurs organes (système nerveux, appareil respiratoire et digestif).
• Souvent fatale ou laissant des séquelles neurologiques irréversibles.
• Transmission par contact direct ou via l’environnement contaminé.
2. L’hépatite de Rubarth (hépatite contagieuse canine)(H)
• Infection virale touchant le foie, les reins et les yeux.
• Peut entraîner une insuffisance hépatique sévère et la mort.
3. La parvovirose (P)
• Maladie virale très résistante dans l’environnement, causant des diarrhées hémorragiques sévères et une déshydratation rapide.
• Très contagieuse, souvent mortelle chez les chiots.
4. La leptospirose (L)
• Maladie bactérienne transmise par l’urine des rongeurs, contaminant les eaux stagnantes.
• Peut entraîner des atteintes rénales et hépatiques graves, et est transmissible à l’homme (zoonose).
5. La rage (R)
• Maladie mortelle, transmissible à l’homme.
• Obligation légale de vaccination dans certains pays et pour voyager à l’étranger.
6. La toux du chenil (Pi et TC)
• Infection respiratoire causée par plusieurs agents pathogènes (Bordetella bronchiseptica, virus parainfluenza).
• Fréquente dans les lieux de vie collective (élevages, pensions, expositions canines).
D’autres vaccins existent en fonction du mode de vie du chien et des risques spécifiques à certaines régions (ex. : piroplasmose, leishmaniose).
L’importance des rappels vaccinaux
La première série de vaccins chez le chiot est primordiale, mais elle ne suffit pas à garantir une immunité à vie. Des rappels réguliers sont nécessaires pour maintenir une protection optimale.
• Un protocole classique commence avec une primo-vaccination vers 6 à 8 semaines, suivie de rappels à 12 semaines, puis vers 16 semaines.
• Un rappel annuel ou tous les 3 ans (selon les recommandations pour certaines valences vaccinales) est ensuite effectué pour renforcer l’immunité.
Ne pas faire ces rappels expose le chien à une diminution progressive de sa protection, avec un risque accru d’infection.
Limiter la sur-vaccination : un équilibre en constante évolution
Si la vaccination est indispensable, la question de la sur-vaccination est aujourd’hui au cœur des préoccupations vétérinaires. L’objectif est de trouver un juste équilibre entre protection efficace et limitation des injections inutiles.
• Des tests sérologiques permettent aujourd’hui d’évaluer les taux d’anticorps avant d’administrer un rappel, notamment pour la maladie de Carré, l’hépatite et la parvovirose.
• Certains vaccins offrent désormais une protection de 3 ans pour certaines maladies, réduisant la fréquence des injections tout en assurant une couverture efficace.
Bien que des progrès aient été réalisés, la recherche continue d’évoluer pour affiner les protocoles vaccinaux et mieux adapter les recommandations à chaque chien selon son âge, son mode de vie et son état de santé.
Vacciner, c’est protéger
La vaccination reste un pilier fondamental de la santé canine. Un chien non vacciné est non seulement en danger lui-même, mais il contribue aussi à la résurgence de maladies qui peuvent toucher l’ensemble de la population canine. Comme pour les enfants, un recul de la vaccination favorise la réapparition d’épidémies, parfois avec des formes plus sévères.
Si la médecine vétérinaire cherche aujourd’hui à affiner et personnaliser les protocoles vaccinaux, l’essentiel reste le même : un chien correctement vacciné est un chien mieux protégé et qui protège aussi les autres.
Conclusion
La vaccination canine est une responsabilité essentielle pour tout propriétaire. Elle permet de protéger son chien contre des maladies graves, souvent mortelles, et de limiter leur propagation. Respecter les protocoles vaccinaux et les rappels est crucial pour garantir une immunité efficace. Parallèlement, les avancées scientifiques permettent de mieux adapter la fréquence des injections afin de limiter la sur-vaccination tout en maintenant un niveau de protection optimal.
En vaccinant nos chiens, nous contribuons à leur bien-être individuel, mais aussi à la santé publique canine dans son ensemble.
Comments